Comment j’ai réagi quand j’ai été contactée par une éditrice

duras

« Je ne sais pas comment je réagirais si j’étais contactée par une éditrice. Je pense que je m’évanouirai, puis je ferai une méga crise d’angoisse avec hyperventilation et je me cacherai aux toilettes. Tout dans la mesure en fait… » m’écrivait tantôt Onali.
J’ai des commentatrices qui me font bien marrer (et auxquelles je m’attache). C’est ce qui me pousse aussi à bloguer parallèlement. Je ne sais pas si on a le public que l’on mérite ; le mien est en tout cas vachement sympa (amour et et graines de pavot).

Pour ma part, je n’ai pas eu de crise d’enthousiasme ou de panique (j’ai paniqué au téléphone avec l’éditrice mais ça, c’est une autre histoire). Comme les trois mousquetaires, mes raisons sont au nombre de quatre : je suis lucide, je suis comblée par ma Patouf de trois mois, je rêve d’ouvrir un petit hôtel avec Alexandre qui rêve d’ouvrir un petit hôtel avec moi, il va falloir bosser. Chatt(e) échaudé(e) craint l’eau froide (entre nous, j’ai jamais rien compris à cette expression) ; je suis revenue de loin professionnellement ces dernières années… Alexandre, c’est plutôt lui qui a été tout excité. A sa manière : sourire en coin, il a dit « Ouais, c’est bien, ça, Marguerite. ».
Ah, je ne nierai pas que ça m’a fait vachement plaisir, évidemment ! Enfin quelqu’un pour s’apercevoir que je mérite un prix en ponctuation ! Bien sûr cela m’a flattée qu’on apprécie mes écrits, qu’on me fasse confiance et ça m’a ouvert une nouvelle perspective. J’ai beau craindre l’eau froide, je suis toujours partante pour de nouvelles aventures !

J’ai mesuré la première prise de risque psychologique de l’édition : se soumettre à la critique publique, être potentiellement comparée / analysée / décortiquée. Je pense être capable de gérer puisque je me suis mis dans la tête que j’allais me faire plaisir avant tout et entreprendre un challenge avec moi-même. J’ai admis que je n’avais rien de suffisamment intéressant à dire pour changer le monde et que je ne passerai pas à la postérité (de 50 ans ?)
Mais le bât blesse quand même. Etre édité est indissociable de VENDRE. (Pas con, hein ?)
Il faut vendre – un minimum – par rapport à l’éditeur qui a investi. Vendre – beaucoup (un maximum) – pour toucher quelques droits d’auteur qui ne me permettront jamais d’acheter ce petit hôtel où Alexandre et moi finirions par nous taper dessus. Vendre pour ne pas voir son égo s’effondrer (pour l’instant j’en suis aux constructions – de Légo – ça va). Et peut-être même vendre plus que le voisin au salon du livre à Pisse sur Pluloin.
Aussi, je vous laisse réfléchir à comment vendre son livre… (je ne vais pas vous mâcher tout le boulot non plus)

Alors voyez, je ne me suis pas cachée dans les toilettes. Je connais la délicieuse fluidité où l’écrit mène. Je connais également la frustration qui peut en naître. Et je vais suffisamment aux chiottes comme ça.

8 commentaires sur “Comment j’ai réagi quand j’ai été contactée par une éditrice

  1. Ah parce qu’il va falloir qu’on l’achète en plus??? T’abuses pas un peu là?

    Bon, ceci dit, moi non plus j’ai jamais rien compris à cette expression du chat et de l’eau…
    Et je ne sais passi je mérite de lire ton blog mais en tout cas, je me marre bien aussi. 😉

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    • T’imagines si on faisait un droit de lecture selon le mérite des lecteurs ou un classement des meilleurs commentateurs en fonction de la qualité de leurs interventions ? 😀
      Depuis que j’ai pigé que les auteurs étaient rémunérés pire qu’à la guelte, je n’ai plus envie d’emprunter à la bibliothèque que des ouvrages de mecs morts. Ca réduit considérablement le choix pour moi…

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  2. Pour l’histoire du chat : Un chat qui a été brûlé par de l’eau bouillante ben après il se méfie même de l’eau froide, ou bien : si un jour t’as eu des misères dans un job bien précis ben tu deviens carrément plus méfiante dès qu’on veut à nouveau te faire bosser, quelque soit le job qu’on te propose. Pour une fois que je sors de mon sous-marin ça va être pour me faire remarquer pour ma perspicacité digne d’un flan Alsa … Pardonnez mon besoin de tout expliciter / vulgariser je passe mes journées avec (d’adorables) bambins. En passant, toute mon admiration pour tes incontestables talents d’écrivaine !! Au boulot zou !!

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  3. Alors…retrouver mon commentaire hystérique en première ligne (hinhin) de ton billet m’a fait rougir. Et j’ai plaqué mes mains sur les yeux comme une enfant qui se cache. Je ne sais pas pourquoi en vérité.
    Je suis heureuse qu’elle t’ai rappelé et que tu partes dans un super voyage créatif ☺, c’est une magnifique nouvelle. Et je prends l’amour mais pas les graines de pavot, risque d’étouffement pour moi-même.
    Pardonne ce commentaire décousu, je suis toute émoustillée et sautillante comme une lapine pris dans les phares d’une voiture qui a eu le temps de se barrer dans le champs d’à côté.

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